Aujourd’hui c’est vendredi, le temps est gris, et je suis partie …
Moi je n’ai pas eu la force de t’attendre, je savais pourtant que tu viendrais demain, tu me l’avais dit, mais je suis partie …
J’étais trop malade, mon cœur si petit n’en pouvait déjà plus. J’aurai tant voulu encore sentir tes caresses sur mon petit bidon et profiter des bons soins de Patou et des filles au refuge, qui auraient tout fait avec toi pour me trouver une famille, mais trop faible je suis partie …
Je me souviens de ce jour où tu es rentrée chez ces abominables personnages chez qui on vivait, tu nous as trouvés tous les quatre autour de notre maman, dans cette petite boîte minable, et là j’ai su que tu allais tout faire pour nous sauver. Tu nous as caressés ainsi que notre maman nous étions déjà mal en point, notre maman a tant apprécié tes caresses.
Et vos regards qui se sont croisés d’une telle façon quand tu as quitté cette pièce. Je sais que tu as senti qu’elle t’implorait pour nous sortir de là, et je sais que tu n’oublieras jamais son regard. C’était le 2 juin 2014.
Tu ne venais pas pour nous en priorité ce jour là, tu venais pour Twinny notre copain d’infortune, mais tu nous as trouvés nous aussi dans cette maison insalubre. Toutes ces bactéries autour de nous et notre pauvre maman qui était si maigre à force de nous nourrir et ravagée par la maladie. Elle a tout fait pour nous jusqu’au jour où une fois de plus elle est sortie pour trouver ailleurs de quoi manger. Et elle n’est jamais revenue, renversée par une voiture, c’était le 11 juin, elle s’appelait Chipie.
Agés d’un mois, sans notre maman et chez des irresponsables on ne pouvait pas vivre seuls. Trois jours se sont encore écoulés, et puis enfin le maire, la gendarmerie et l’équipe du Refuge sont arrivés dans cette maison de l’enfer. Douze jours, il aura fallu douze jours de bataille quotidienne pour arriver à nous sortir de là avec l’aide et la volonté de nombreuses personnes. Inspirée par ce chiffre tu as décidé d’appeler notre frère aîné Twelve et tu as décliné ensuite un nom pour chacun d’entre nous.
Tu as su toi, nous considérer comme des êtres vivants à part entière. Heureuse de nous voir quitter cette affreuse maison, tu as eu ce bonheur d’un instant de te dire que nous étions enfin sauvés et sortis de l’enfer tous les six. Mais ta joie a été de courte durée, Twilou que tu avais déposé chez le véto est parti le 16 juin, notre petit frère tout noir était tellement faible, il avait déjà beaucoup de mal à respirer, les fumigations n’ont pas été suffisantes et il ne savait pas encore manger seul, il était si petit, tout petit, il est parti ...
Moi j’étais un petit peu plus grosse et tellement belle et un regard si présent comme celui de ma maman. Mais j'étais moi aussi en fait si malade. J’ai vécu quinze jours dans un environnement sain au refuge. Les filles se sont vraiment bien occupées de moi, notre maman d’adoption a aussi été une très gentille maman.
J’ai appris ce qu’était une maison propre, ce qu’était une litière, la pâté, que moi je mangeais proprement sans mettre mes pattes dedans. J’ai appris aussi à jouer avec mes frères et les petits copains qui étaient avec nous.
Et j’ai découvert la douceur des couvertures et les caresses, c’était aussi doux et agréable.
J’ai eu ce petit privilège de découvrir cela, mais j’aurai tant aimé apprendre d’autres choses de la vie, je sais que c’était ton souhait aussi, mais la connerie humaine m’en a empêché, aujourd’hui je suis partie …
Je sais que tu es triste, quand tu nous as sortis de la misère c’était pour tous nous voir vivre et pour nous trouver une famille.
Alors fais tout ce que tu pourras pour sauver mes petits frères Twilo et Twini, encore si fragiles, fais de ton mieux pour leur trouver une bonne famille, ainsi qu’à notre frère aîné Twelve et notre copain le toutou Twinny.
Fais tout ce que tu pourras pour faire comprendre aux gens qu’il faut nous respecter et nous aimer, nous, les animaux. Nous ne sommes pas des objets.
Notre maman n’a pas choisi d’avoir deux portées en un an. Elle a vécu dans la souffrance comme tant d’autres mamans. Tant de petits comme nous connaissent une vie de misère et de souffrance, et meurent dans la douleur.
Fais comprendre aux humains qu’il faut stériliser et castrer les animaux pour éviter les situations catastrophiques comme celle que nous avons connue.
Je t’en prie fais leur comprendre, dis leur que les vétérinaires maintenant acceptent des règlements en plusieurs échéances, dis leur que ma maman aurait préféré ne pas nous voir naître plutôt que de nous savoir morts si jeunes.
Et continue à rester forte et à te battre pour tous nos autres copains qui ont tant de besoin de toi et de tous ceux qui comme toi aiment et respectent les animaux.
Aujourd’hui vendredi 27 juin 2014, mon petit cœur a cessé de battre, je suis partie ...
Je m’appelais Twily, je n’avais pas encore deux mois, je rejoins mon frère et ma maman à cause de l’irresponsabilité des hommes …