DÉROULEMENT
Tout commence à midi, avec le "sorteo" (la répartition des toros entre les matadors par tirage au sort selon un rituel milimetré, chacun s'en voyant attribué deux, car dans la corrida traditionnelle il y a trois matadors qui toréent six taureaux). La corrida débute ensuite par le "paséo", le defilé de tous les participants (matadors, peones, picadors, areneros, ...) qui paradent en se plaçant d'une façon définie par leur ancienneté. C'est ensuite le moment de la "lidia", le combat, et son protocole immuable composé de trois parties : d'abord, le "tercio de piques" au cours duquel le matador effectue des passes de capes pour "évaluer" le taureaux. Chaque passe à un nom ("véronique", "chicuelina", "gaonera", ect.) et une technique d'exécution précise. Arrive ensuite le picador (dont les assistants sont appelés les "monosabios" soit "singes savants"), monté sur un cheval, qui pique le taureaux avec des lances longues de 2,60 mètres. Le but de la manipulation est "d'évaluer la bravoure du taureaux", mais aussi d'affaiblir ses muscles pour le force à baisser la tête pendant le reste du combat. Le règlement de la corrida impose un minimum de deux "piques", mais pas de maximum. On passe ensuite au "tercio des banderilles". Là, il s'agit de planter dans le "morillo" (le musclé situé à la base du coup du taureau) des banderilles : des bâtons très colorés de 80 cm de long qui se terminent par un harpon de 4 cm. En general, trois paires sont "posées" : elle font perdre beaucoup de sang au taureau, ce qui l'affaiblit considérablement afin de faciliter la mise à mort. Si le taureau est jugé "peureux", qu'il fuit le matador, lui sont alors posées dans banderilles noires (dont le harpon est plus long) et qui sont une marque "d'infamie". Vient ensuite le dernier "tercio", celui de la mise à mort. Au cours de celui-ci, le matador effectue des passes (là encore précisément définies) avec sa muleta pour "préparer le taureau à la mort". Puis, c'est "l'estocade" avec l'epée. Il existe 3 manière de l'infliger: "al volapie" (le matador se jette sur le taureau alors que celui-ci est immobile face à lui) ; "a recibir" (le matador reste immobile et déclenche la charge du taureaux) et "al encuentro" (où l'homme et l'animal font chacun la moitié du chemin). La besogne effectuée, un peone donne le coup de grâce au tauro avec une "puntilla" : un poignard qu'il lui enfonce dans le crâne... sous les acclamations du public! Le matador est ovationné. Suivant la qualité de sa "prestation", des trophées lui sont accordés: le Président de la corrida, à l'aide des mouchoirs, indique si lui sont accordées une oreille, deux oreilles, ou, récompense suprême, la queue, qui sont coupées sur la dépouille du taureau. C'est alors qu'entre en scène le funeste "train d'arraste", l'attelage des mules chargé de trainer le corps sans vie hors de l'arène (sachant que comme le révèle le film Alinéa 3 de Jérôme Lescure, dans un cas sur trois, le taureau est toujours vivant lorsqu'il est traîné hors de l'arène). Enfin un taureau peut très exeptionnellement être gracié. Dans ce cas-là, au mieu, il l'art finir ses jours en tant qu'etalon dans un élevage de taureaux "de combats", au pire, il est tué moins du regard du public car trop atteint par les blessures qui lui ont été infligé sur la piste.